On a tout entendu durant la pandémie SARS-CoV2 : des scientifiques au langage parfois inaccessible, des politiques pas toujours pédagogues, des néophytes qui pensaient savoir mieux que des spécialistes ayant fait plus de 10 ans d’études, certains invoquant l’enrichissement programmé de « Big Pharma », d’autres un complot mondial… Le caractère nouveau de cette pandémie a inévitablement entrainé des contradictions au sein de la communauté scientifique et politique, ce qui a participé à l’émergence de craintes et théories complotistes.
Celle maladie virale ayant déjà tué plus de 4 milions et demi de personnes en moins de deux ans, ne peut s’apparenter à une simple grippette comme on a pu l’entendre.
Les solutions pour la combattre : enfermer près de 8 milliards d’êtres humains ce qui n’est pas tenable sur le long terme, laisser le virus circuler dans l’espoir d’une immunité collective (au prix d’un encombrement des hôpitaux, de décès ; sans compter les mutations du virus qui réduisent l’espoir d’une immunité collective), trouver un traitement efficace, ou vacciner massivement.
Aucun traitement de la Covid-19 (y compris les célèbres hydroxychloroquine et ivermectine) n’a fait ses preuves jusqu’ici dans des études bien conduites ; la recherche continue. En revanche, nous avons la chance d’avoir un vaccin (ou plutôt des vaccins) efficace et bien toléré.
Efficace d’abord car permettant d’éviter à plus de 90% les formes graves de la maladie, celles que l’on redoute, entrainant décès, séjours hospitaliers prolongés avec leurs conséquences humaines bien décrites.
Bien toléré ensuite, car désormais plus de 3 milliards d’injections ont été réalisés dans le monde, avec un recul de plus de 6 mois sur des milliards d’individus. La technologie utilisée (ARN, vecteur viral) et la rapidité (apparente) du développement ont entrainé crainte voire défiance, là où une immense victoire de la science devrait être saluée. Prenons l’exemple des vaccins à ARN, les plus utilisés en France (ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna), et du recul existant finalement sur cette technique. La découverte de l’ARN messager remonte à 1961 (et a valu un prix Nobel aux français Jacob et Monod* !) et la saga de la conception des vaccins à ARN messager remonte à … 1989 ! En résumé, si cette technologie était peu connue du grand public, le recul est réel. N’hésitez pas à aller regarder les articles, nombreux, relatant la longue et passionnante histoire des vaccins à ARN messager, et le champ des possibles offert.
Il faut également voir la vaccination (quelle qu’elle soit) comme un geste altruiste ; certes, il était urgent de vacciner en priorité les personnes les plus vulnérables face à la Covid-19 (patients âgés, ou ayant des comorbidités), mais seule une vaccination massive de la population peut permettre de limiter la circulation du virus, et ainsi l’émergence de nouveaux variants potentiellement plus dangereux. De plus, certains patients ayant des défenses immunitaires très faibles (par exemple les transplantés d’organe) peuvent avoir une réponse limitée voire absente au vaccin, même après 3 injections. La vaccination étant susceptible de diminuer la transmission virale, et de limiter la circulation du virus, se vacciner quand on ne se considère pas à risque va dans le sens d’une protection des plus fragiles. Les zones géographiques à faible couverture vaccinale payent un lourd tribut, par exemple les Antilles.
Nous avons donc en France la chance d’avoir un vaccin gratuit, efficace et bien toléré.
Je reconnais bien sûr la difficulté d’être bien informé de nos jours, face à tout ce qui peut circuler sur le web, notamment à travers les réseaux sociaux. Je reçois, sans doute comme certains d’entre vous, des messages réguliers de personnes, y compris bien intentionnées, relayant des théories « antivax », plus ou moins bien construites. Pour autant, je m’informe également auprès de professionnels de santé qui décrivent un réel « avant » et « après » lors du passage à la vaccination. Les médecins, jeunes et vieux, hommes et femmes, sont massivement vaccinés, et je pense qu’on peut suivre leur exemple.
Evalli vous encourage à vous faire vacciner et tout en continuant à respecter les gestes barrières.
J’espère, s’il le fallait, vous avoir convaincus !
Bonne vaccination à tous !
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*JACOB F. et MONOD J., Genetic Regulatory Mechanisms in the Synthesis of Proteins. J. Mol. Biol. 3, 318-356, (¬1961)